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La "marche" : un nouveau mode d'expression publique

30 avril 2006

L'assassinat, le 12 avril, du jeune Joe Van Holsbeeck, tué pour son baladeur MP3, a entraîné, en Belgique, une vague d'émotion et une grande mobilisation populaire, dimanche 23 avril. Comment expliquer l'ampleur de ce mouvement ?

Le rassemblement en mémoire de Joe Van Holsbeeck a été organisé par des citoyens ordinaires, dans un délai très court. Il se rattache, bien sûr, au précédent de la "marche blanche" ou aux funérailles de la petite Loubna Benaïssa, une enfant disparue et dont on avait cru qu'elle pouvait être une victime de Marc Dutroux. Le fil conducteur de ces événements est la nature du drame, à savoir des meurtres touchant des mineurs, parfois précédés de violences sexuelles. Dans ces affaires, c'est l'innocence absolue des victimes qui frappe l'opinion.


Qui s'est mobilisé le 23 avril ?

D'abord des familles, qui marchaient au nom de la défense de l'enfance, et de la vie en général. Elles répondaient à l'appel des parents de la victime, qui sont rapidement devenus des figures exemplaires, par l'entremise des médias. Parents modestes, dignes, témoignant d'un grand sens des responsabilités citoyennes, exemplaires par leur maîtrise. Outre cela, le mouvement comportait une innovation, qui s'apparente peut-être à un nouveau mode d'expression publique. Les organisateurs récusent le terme de manifestation, préférant celui de "marche". On y vient sans emblèmes, sans drapeaux, en tant que citoyens parents anonymes, dans un esprit d'unanimité, voire d'unanimisme, aussi strict que possible. On ne lance pas d'appels, on se tait.

Que signifie cette absence de slogan ?

Que la simple présence dans le cortège compte. Rien n'est affirmé qui pourrait représenter une opposition, une limite, une polémique. L'événement est, en première lecture du moins, aussi apolitique que possible. Le seul élément symbolique retenu se veut lui-même rassembleur : l'emploi d'une ou plusieurs couleurs. En 1996, le blanc, teinte de l'innocence. Cette fois, le multicolore, signe d'espoir.

L'expression politique à l'oeuvre, et que vous décrivez comme très nouvelle, peut aussi sembler très ancienne...

Paradoxalement, elle peut, c'est vrai, apparaître soit comme une sorte de pointe avancée de l'époque moderne, soit comme une sorte de retour au mythe d'unité d'Ancien Régime, avant la découverte de la pluralité des convictions politiques et religieuses. En tout cas, ce n'est pas une manifestation de la société civile selon le sens consacré par la philosophie politique. Ce n'est pas "l'espace public" au sens du philosophe allemand Jürgen Habermas, c'est-à-dire une auto-organisation de citoyens, au travers de structures stables, notamment associatives, se donnant des objectifs dans la durée, dialoguant, favorisant la réflexion collective, etc.

Ce mouvement est, aussi, très différent de l'organisation traditionnelle de la société civile belge autour des "piliers", des grands univers de pensée, compartimentés, consacrés par la Constitution, par les lois protégeant les minorités, etc. Désormais, on fait abstraction des appartenances. Personne n'a, par exemple, jugé utile de relever que la victime baignait dans un milieu catholique. Et personne ne s'est interrogé sur la présence plus ou moins forte de Flamands et de Wallons au sein de la "marche".

Le mouvement, comme celui de 1996, comporte des éléments d'hommage, de solidarité, de deuil évidemment. Comporte-t-il, selon vous, une véritable expression politique ?

Oui. Le rassemblement muet est conçu comme une pure manifestation physique et spirituelle de présence. Or la mise en avant d'un message supposerait, a priori, plutôt que l'on s'exprime, que l'on revendique. La marche est une tentative de régler la tension entre la logique de l'hommage, du deuil, et celle de la revendication, qui pourrait conduire à une manifestation de type classique. Car la revendication existait - plus de sécurité, notamment pour les enfants, un dialogue avec les jeunes tentés par la délinquance, dans un esprit excluant toute forme de haine et de discrimination -, mais elle avait été formulée avant le défilé.

Si vous voulez en lire plus: http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-766899,0.html

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posted by urbanohumano, 17:15

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