Etudes, formations : Préparer un séjour linguistique
29 juillet 2006
On constate aujourd’hui une tendance de plus en plus marquée des universités à pratiquer les échanges universitaires, par le biais d’Erasmus pour l’Europe, ou d’autres types de programmes d’échanges, par exemple CREPUQ pour le Québec.
Les universités en tirent un certain prestige, et les étudiants s’insèrent dans un environnement étranger, donc tout le monde est théoriquement ravi. Simplement, d’années en années, le nombre d’étudiants rencontrant des mauvaises surprises s’accroît.
En pratique, il y a des choses qu’on se garde bien de nous dire avant notre départ.
Le plus souvent, on nous présente ces séjours comme quelque chose d’accessible à tout le monde, même aux personnes dont les moyens financiers ne sont pas mirobolants.
Les principaux arguments pour vous faire partir :
* vous ne payez que les frais de scolarité de votre université française. Il faut bien admettre que les universités françaises, même si les frais de scolarité tendent à augmenter, sont presque gratuites, par rapport aux autres pays d’Europe ou surtout par rapport aux pays d’Amérique du nord.
* Vous obtiendrez une équivalence de note. Ce qui veut dire que les notes obtenues dans l’université étrangère seront valables dans votre université française, et donc que les Unités de Valeur (UV) obtenues à l’étranger seront validés dans l’université française.
Mais avant de vous engager dans ces démarches, prenez ces remarques en considération :
* Le prix du voyage. Renseignez vous bien sur le prix que pourrait vous coûter un tel séjour. Par exemple un séjour dans les pays nordiques, ou en Angleterre (surtout à Londres), où la vie coûte bien plus chèr qu’en France, peut réellement vous ruiner. A l’inverse, ne vous imaginez pas qu’un séjour dans un pays dont le niveau de vie parait plus bas que le notre vous permettra de faire des économies. Le plus souvent, les autochtones vous font des tarifs « spécial touristes », donc les économies ne sont pas si évidentes à faire. Alors dans tous les cas, prévoyez toujours un budget plus élevé que celui que vous auriez prévu pour une année universitaire en France. Il faut prendre aussi en considération le prix du voyage : un aller-retour au Québec vous coûtera au minimum 450 euros par exemple.
* Quel diplôme obtiendrez vous? un diplôme étranger ou un diplôme français ? il y a une chose qu’on ne nous dit pas souvent, c’est que le diplôme obtenu est un diplôme français, et uniquement français. Donc si vous espérez partir à l’étranger en vue d’obtenir un diplôme étranger - et ainsi augmenter vos chances futures de travailler dans ce pays grâce à ce diplôme - ne vous engagez surtout pas dans les programmes d’échanges du type Erasmus ou CREPUQ.
* Le professeur qui vous envoie sait-il de quoi il parle? les professeurs peu scrupuleux se rencontrent (rarement, CQFD). Sans dire que c’est une généralité, il faut faire attention. Par exemple, s’il vous propose d’aller dans telle université parce qu’il a connu tel professeur qui était très bon, renseignez-vous bien pour savoir si le professeur en question y est toujours ; renseignez-vous bien sur l’université où l’on veut vous envoyer, pour vérifier qu’elle vous proposera effectivement les cours que vous désirez suivre, et surtout si ces cours sont donnés toute l’année (les cours peuvent n’être donnés que pendant un semestre sur les deux par exemple). Alors faites attention à ces questions.
* L’administration de votre université est-elle souple et efficace? renseignez vous éventuellement auprès des personnes qui ont déjà fait le voyage avant de partir. Autrement vous pouvez avoir de très mauvaises surprises. La mauvaise surprise la plus courante : le décalage entre les administration des deux universités. Par exemple si l’université française doit impérativement avoir vos notes avant le 15 mai, et que l’université d’accueil, elle, ne délivrent ces notes que le 1 juin, vous pourrez avoir la surprise de découvrir à votre arrivée qu’aucunes de vos UV n’ont été validées. En d’autres termes vous redoublerez votre année parce qu’on vous considérera comme “défaillant”. Donc mieux vaut être vigilant sur ce genre de chose, les administrations universitaires françaises étant quand même assez rigides.
* Le pays d’accueil possède-t-il vraiment les cours qui conviendront à votre université française, et ces cours vous apporteront-ils une équivalence de note? Il n’est pas rare que les professeurs des universités françaises vous fassent savoir, après coup, que les notes obtenues à l’étranger ne seront pas les mêmes que celles que vous aurez sur votre bulletin. Certains d’entre eux considèrent, parfois à juste titre, que les cours donnés par leur collègues étrangers ne sont pas aussi performants et compliqués que ceux qui se donnent dans les universités françaises. Donc si vous revenez d’Espagne avec 16 de moyenne, attendez vous à trouver un 13 de moyenne sur votre bulletin français. Cela dit, on ne peut pas dire de généralités sur cette question, vu que cela dépend du bon vouloir du professeur.
Pour vous donnez deux exemples concrets : une de mes connaissances a été envoyée en Italie au mois de janvier pour suivre un DEA d’histoire ancienne. Une fois arrivée sur place, elle réalise d’abord que le professeur dont on lui avait parlé n’est plus là depuis 5 ans, que l’université ne propose pas de cours d’histoire ancienne - puisque ces cours n’existent pas comme tel en Italie - et que la bibliothèque universitaire ne comporte presque aucuns livres sur son sujet. Le comble dans cette histoire, c’est que jamais le professeur qui l’a envoyée en Italie n’a répondu à ses emails… et une fois de retour il lui a tout simplement dit « partir en Erasmus, c’est un risque ».
Deuxième exemple : une université envoie une élève en Allemagne pour un semestre. Cette personne suit les cours que les professeurs français lui ont recommandés, valide toutes ses UV en Allemagne, et de retour en France, on lui apprend qu’elle doit redoubler son année puisque suite à une erreur d’administration, ses notes n’ont pas été reçues à temps. Elle a donc été notée comme défaillante à toutes les UV de ce semestre, et il n’y a aucun recours dans ce genre de situation.
Faire un séjour à l’étranger reste malgré tout une expérience formidable. Mais il faut rappeler que quelques précautions sont à prendre avant votre départ, histoire de ne pas faire une année universitaire, dispendieuse dans la plupart des cas, qui ne vous permettra pas d’obtenir un diplôme.
Ecrit par Sophie Maza pour MonSejourLinguistique.com
MonSejourLinguistique.com est un portail de ressources gratuites pour l'apprentissage des langues au cours d'un séjour linguistique. De multiples conseils vous attendent sur notre site MonSejourLinguistique.com
lu sur: www.obdesigner.net
technorati tags: séjour études linguistique
Les universités en tirent un certain prestige, et les étudiants s’insèrent dans un environnement étranger, donc tout le monde est théoriquement ravi. Simplement, d’années en années, le nombre d’étudiants rencontrant des mauvaises surprises s’accroît.
En pratique, il y a des choses qu’on se garde bien de nous dire avant notre départ.
Le plus souvent, on nous présente ces séjours comme quelque chose d’accessible à tout le monde, même aux personnes dont les moyens financiers ne sont pas mirobolants.
Les principaux arguments pour vous faire partir :
* vous ne payez que les frais de scolarité de votre université française. Il faut bien admettre que les universités françaises, même si les frais de scolarité tendent à augmenter, sont presque gratuites, par rapport aux autres pays d’Europe ou surtout par rapport aux pays d’Amérique du nord.
* Vous obtiendrez une équivalence de note. Ce qui veut dire que les notes obtenues dans l’université étrangère seront valables dans votre université française, et donc que les Unités de Valeur (UV) obtenues à l’étranger seront validés dans l’université française.
Mais avant de vous engager dans ces démarches, prenez ces remarques en considération :
* Le prix du voyage. Renseignez vous bien sur le prix que pourrait vous coûter un tel séjour. Par exemple un séjour dans les pays nordiques, ou en Angleterre (surtout à Londres), où la vie coûte bien plus chèr qu’en France, peut réellement vous ruiner. A l’inverse, ne vous imaginez pas qu’un séjour dans un pays dont le niveau de vie parait plus bas que le notre vous permettra de faire des économies. Le plus souvent, les autochtones vous font des tarifs « spécial touristes », donc les économies ne sont pas si évidentes à faire. Alors dans tous les cas, prévoyez toujours un budget plus élevé que celui que vous auriez prévu pour une année universitaire en France. Il faut prendre aussi en considération le prix du voyage : un aller-retour au Québec vous coûtera au minimum 450 euros par exemple.
* Quel diplôme obtiendrez vous? un diplôme étranger ou un diplôme français ? il y a une chose qu’on ne nous dit pas souvent, c’est que le diplôme obtenu est un diplôme français, et uniquement français. Donc si vous espérez partir à l’étranger en vue d’obtenir un diplôme étranger - et ainsi augmenter vos chances futures de travailler dans ce pays grâce à ce diplôme - ne vous engagez surtout pas dans les programmes d’échanges du type Erasmus ou CREPUQ.
* Le professeur qui vous envoie sait-il de quoi il parle? les professeurs peu scrupuleux se rencontrent (rarement, CQFD). Sans dire que c’est une généralité, il faut faire attention. Par exemple, s’il vous propose d’aller dans telle université parce qu’il a connu tel professeur qui était très bon, renseignez-vous bien pour savoir si le professeur en question y est toujours ; renseignez-vous bien sur l’université où l’on veut vous envoyer, pour vérifier qu’elle vous proposera effectivement les cours que vous désirez suivre, et surtout si ces cours sont donnés toute l’année (les cours peuvent n’être donnés que pendant un semestre sur les deux par exemple). Alors faites attention à ces questions.
* L’administration de votre université est-elle souple et efficace? renseignez vous éventuellement auprès des personnes qui ont déjà fait le voyage avant de partir. Autrement vous pouvez avoir de très mauvaises surprises. La mauvaise surprise la plus courante : le décalage entre les administration des deux universités. Par exemple si l’université française doit impérativement avoir vos notes avant le 15 mai, et que l’université d’accueil, elle, ne délivrent ces notes que le 1 juin, vous pourrez avoir la surprise de découvrir à votre arrivée qu’aucunes de vos UV n’ont été validées. En d’autres termes vous redoublerez votre année parce qu’on vous considérera comme “défaillant”. Donc mieux vaut être vigilant sur ce genre de chose, les administrations universitaires françaises étant quand même assez rigides.
* Le pays d’accueil possède-t-il vraiment les cours qui conviendront à votre université française, et ces cours vous apporteront-ils une équivalence de note? Il n’est pas rare que les professeurs des universités françaises vous fassent savoir, après coup, que les notes obtenues à l’étranger ne seront pas les mêmes que celles que vous aurez sur votre bulletin. Certains d’entre eux considèrent, parfois à juste titre, que les cours donnés par leur collègues étrangers ne sont pas aussi performants et compliqués que ceux qui se donnent dans les universités françaises. Donc si vous revenez d’Espagne avec 16 de moyenne, attendez vous à trouver un 13 de moyenne sur votre bulletin français. Cela dit, on ne peut pas dire de généralités sur cette question, vu que cela dépend du bon vouloir du professeur.
Pour vous donnez deux exemples concrets : une de mes connaissances a été envoyée en Italie au mois de janvier pour suivre un DEA d’histoire ancienne. Une fois arrivée sur place, elle réalise d’abord que le professeur dont on lui avait parlé n’est plus là depuis 5 ans, que l’université ne propose pas de cours d’histoire ancienne - puisque ces cours n’existent pas comme tel en Italie - et que la bibliothèque universitaire ne comporte presque aucuns livres sur son sujet. Le comble dans cette histoire, c’est que jamais le professeur qui l’a envoyée en Italie n’a répondu à ses emails… et une fois de retour il lui a tout simplement dit « partir en Erasmus, c’est un risque ».
Deuxième exemple : une université envoie une élève en Allemagne pour un semestre. Cette personne suit les cours que les professeurs français lui ont recommandés, valide toutes ses UV en Allemagne, et de retour en France, on lui apprend qu’elle doit redoubler son année puisque suite à une erreur d’administration, ses notes n’ont pas été reçues à temps. Elle a donc été notée comme défaillante à toutes les UV de ce semestre, et il n’y a aucun recours dans ce genre de situation.
Faire un séjour à l’étranger reste malgré tout une expérience formidable. Mais il faut rappeler que quelques précautions sont à prendre avant votre départ, histoire de ne pas faire une année universitaire, dispendieuse dans la plupart des cas, qui ne vous permettra pas d’obtenir un diplôme.
Ecrit par Sophie Maza pour MonSejourLinguistique.com
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1 Comments:
commented by Anonyme, 2:57 AM
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